20/11/2019 - Temps de lecture: 5 min

Plus de femmes dans les étages exécutifs grâce à la réglementation des quotas

Un sujet de discussion depuis des décennies ! A quoi ressemble la situation aujourd’hui ?

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Le problème « homme/femme », une question de leadership inépuisable et controversée !
Le 13 novembre 2019, le quotidien allemand Handelsblatt titrait : « Sans les femmes, rien ne fonctionne dans les autres pays de l’UE. Dans de nombreux pays de l’UE, le quota de femmes fait depuis longtemps partie de la vie quotidienne. Pour les entreprises allemandes, l’absence d’un système de quotas pourrait bientôt constituer un désavantage si elles participent à des appels d’offres à l’échelle européenne. »

Qu’en est-t-il en Suisse ? En politique, il y a eu un changement de cap visible avec une percée historique de la représentation féminine au Conseil National. Mais comment se présente-elle la situation dans l’économie ?

Beaucoup de choses ont changé ces dernières années. De plus en plus de femmes siègent aux conseils d’administration et occupent des postes de direction. Il semble que nous soyons sur la bonne voie. Pour les unes, nous avons toujours trop peu de représentations féminines et pour d’autres ce mouvement est trop lent. Selon les statistiques publiées le 14 juin 2019, journée de la grève des femmes, la Suisse a encore du retard à rattraper en matière d’égalité salariale. Un salaire égal pour un travail égal devrait également être possible en Suisse.

Un conseil exprimé sur la base de mon expérience : Mesdames, ne vous vendez pas en dessous de votre valeur. Ce que nos collègues masculins peuvent faire, nous pouvons le faire aussi ! C’est aussi à nous de défendre nos compétences, de négocier équitablement et sans concession.

Personnellement, je suis d’avis que la diversité des personnes au sein d’une entreprise offre une valeur ajoutée évidente à tous les niveaux hiérarchiques et jusqu’au conseil d’administration. Le potentiel créatif et la force d’innovation sont développés par des personnes qui pensent et agissent différemment. Par conséquent, un règlement juridique sur les quotas ne me semble pas une solution durable. Des réglementations rigides et indifférenciées tendent à promouvoir la discrimination et la frustration, elles entravent la coopération spontanée, source de développement de la confiance dans une culture d’entreprise.
Souhaitez-vous être recruté en raison d’un quota ou de vos compétences personnelles ?

Une entreprise se développe avec succès lorsqu’elle peut s’appuyer sur ses libertés entrepreneuriales individuelles et éprouvées ainsi que sur sa capacité d’innovation dans un environnement macroéconomique de plus en plus complexe et en évolution rapide.

Les bonnes personnes au bon endroit sont recherchées, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes !
A l’heure des programmes d’optimisation des coûts élevés et de l’automatisation des processus de travail, nous sommes tous appelés à nous développer en permanence. Ceci s’applique aux femmes et aux hommes.

En tant que jeune directrice du marketing et des ventes, j’étais la seule femme à occuper un poste de direction dans une industrie fortement dominée par la gent masculine. Lors des réunions de direction, j’avais souvent une opinion différente ou j’essayais de présenter des solutions alternatives. C’était toujours un défi de les soutenir. Certains directeurs ne me saluaient pas lorsqu’on se croisait dans les couloirs, cela parce que j’étais une femme.

Quelques années plus tard, j’ai accueilli un dirigeant masculin en coaching, je l’ai aussi accompagné lors d’un processus décisionnel. Lors de la première séance, nous avons élaboré ses valeurs personnelles. D’après ses descriptions, je me suis à nouveau reconnue, comme remise dans mes anciennes situations lors des sessions de direction. Cependant j’ai vite constaté que cela n’avait rien à voir avec le sujet homme/femme, mais avec l’attitude intérieure de valeur appropriée. La capacité de savoir sortir des sentiers battus et d’apporter ainsi d’autres perspectives.
Mes années d’expérience en tant que coach auprès d’hommes et de femmes m’ont également permis de constater qu’il existait bien moins de différence sur le plan émotionnels que sur le plan physique. J’ai donc accompagné des hommes qui fonctionnaient de la même façon que les femmes et des femmes dont le comportement était plus conforme au modèle masculin.
La différence réside dans nos modèles. Ils émergent dans l’enfance et sont façonnés par notre éducation et la culture dans laquelle nous avons grandi.
Bien que les rôles aient été clairement définis dans ma génération, ils sont de plus en plus dilués dans les générations futures. Depuis lors, par exemple, plus de femmes ont choisi la profession de chauffeur de camion pendant que des hommes ont appris le métier de sage-femme.

À quoi ressemble votre modèle de rôle ?
Exemple : Vous participez à une foire professionnelle et êtes intéressé par un système d’alarme. Il y a une vendeuse et un vendeur sur le stand. Quelle personne choisissez-vous spontanément en tant que spécialiste ?

L’expérience m’a aussi démontré que nous, les femmes, en particulier celles de ma génération, ne faisons pas nécessairement preuve de solidarité les unes envers les autres. J’ai vécu de nombreuses intrigues de femmes et ce n’est que lorsqu’elles ont réalisé que j’étais une personne sociable, qu’une relation plus étroite s’est enfin développée.
D’autre part, j’ai aussi vécu diverses situations de mobbing de la part de supérieurs masculins parce que je suis une personnalité forte et indépendante. Comme vous pouvez le constater, il ne s’agit pas du sujet de la femme ou de l’homme, mais de la création de relations entre les personnes avec leurs histoires personnelles et leurs insécurités.

Dans le cadre de certains mandats qui me tiennent particulièrement à cœur, j’accompagne actuellement des jeunes femmes dans leurs premiers postes de direction. Je suis heureuse de constater à quel point elles ont une compréhension de soi différente par rapport à notre génération au même âge. Je suppose donc que les questions de genre convergeront naturellement avec le temps. Soyons reconnaissantes à la génération de nos mères (et de nos pères) qui ont travaillé dur pour les droits des femmes, j’espère que notre génération confortera encore cette tendance égalitaire positive afin que la génération future puisse en profiter pour aller en avant en toute confiance.

Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons relever les défis de l’avenir, assurer les objectifs ambitieux et la pérennité de nos entreprises, célébrer les succès et se relever plus fort après les défaites.

Seul, nous sommes uniques – en joignant nos qualités communes, nous sommes forts !
Ce sont là mes vœux pour notre avenir.
Votre Susanne Zimmermann

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